Ulysse 31 : quand l’Odyssée rencontre Starwars

 

Il y a quelques années, quand j’ai redécouvert Ulysse 31, j’ai été épatée par la qualité du design, des scénarios et des musiques. Est-ce que vous aussi, vous vous sentez encore habité.e.s par la voix ténébreuse du regretté Jean Topart (Zeus) et par ce mystérieux thème musical ?

 

La mythologie grecque et le space opera s’hybrident à merveille. Les épisodes sont inégaux, mais dans l’ensemble, les adaptations et les distorsions qu’opèrent les auteurs sur le matériau d’origine sont astucieuses.

 

Attention aux plus petits pious : la violence n’est pas complètement exempte du dessin animé. Par contre, elle oppose rarement des humains entre eux et ne finit jamais dans un flot d’hémoglobine. Ulysse, Télémaque, Thémis et Nono affrontent surtout des machines ou des puissances désincarnées. Les images les plus impressionnantes correspondent à des destructions matérielles (vaisseaux qui prennent feu, temples qui s’écroulent, planètes qui explosent).

Concernant les personnages, j’ai envie de saluer l’intelligence dont ont fait preuve les auteurs d’Ulysse 31. Certes, on ne se trouve pas dans une configuration parfaitement paritaire, mais Jean Chalopin et Nina Wolmark n’ont pas centré leur dessin animé sur un héros et un équipage exclusivement masculin. Ils mettent en scène des enfants et des figures féminines qui n’existaient pas dans l’épopée homérique. À la tête de l’Odysseus, Ulysse est secondé par un homme plus âgé, Nestor, et une jeune femme, Euryclée. Le vaisseau est également guidé dans l’hyperespace par Shyrka, un ordinateur de bord à la voix de femme. Le féminin est donc aussi un peu aux commandes.

 

Télémaque et Thémis ne se contentent pas d’être des poids morts qu’Ulysse a vocation à sauver d’épisode en épisode. Pleinement acteurs, ils contribuent régulièrement à dénouer des situations difficiles par leurs astuces ou leurs talents (Télémaque court-circuite une porte blindée grâce à un clou de Nono, Thémis permet à son jeune ami de contacter son père grâce à son don de télépathie, elle ouvre un coffre verrouillé en jouant de la flûte traversière…).

orig_themis_nono_dans_navette

 

Les héros croisent régulièrement des personnages féminins audacieux, qui n’hésitent pas à prendre leur destinée en main : la courageuse Athina corrige l’erreur du vieil Eratos, Eolia s’oppose à la cruauté de son père, Hypsie lutte pour libérer les femmes de Lemnos, la puissante Circé amasse toutes les connaissances de l’univers pour contrer les dieux…

 

Au final, Ulysse 31 est un dessin animé de belle qualité, qui a plutôt bien vieilli et qui propose des modèles positifs aux enfants. Il constitue une porte d’entrée tout à fait valable dans les initier à la mythologie grecque.

 

3 commentaires

  1. J’ai toujours aimé Ulysse 31 et je connais encore la chanson du générique par coeur.
    J’ai bien l’intention de les montrer à mes enfants (ma fille a 3.5ans c’est encore bien trop tôt). Ce fut ma porte d’entrée dans l’univers mythologique et rien que pour ce souvenir j’aimerais toujours cette série de dessin animé (franco-japonaise qui plus est me semble-t-il)
    Par contre, il faut faire attention aux épisodes remasterisés (du moins ceux que j’avais acheté il y a une dizaine d’années), il y a de belles erreurs (inversion d’image, recadrage néfaste, faute de grammaire/orthographe dans les titres, une catastrophe…).

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